Sarah Kofman | Rue Ordener, rue Labat
Les Rencontres du samedi | Littérature
Le samedi 17 mai 2025
À la Maison CFC, à 12h
P.A.F. : 5€
Le livre paru en 1994, et sa réédition par Isabelle Ullern en 2024 seront présentés par Aristide Bianchi, plasticien et Ariane Cuevas, peintre ; lectures par Anne-Sophie Sterck, comédienne.
« De lui, il me reste seulement le stylo. Je l’ai pris un jour dans le sac de ma mère où elle le gardait avec d’autres souvenirs de mon père. Un stylo comme l’on n’en fait plus, et qu’il fallait remplir avec de l’encre. Je m’en suis servie pendant toute ma scolarité. Il m’a ‟lâchée” avant que je puisse me décider à l’abandonner. Je le possède toujours, rafistolé avec du scotch, il est devant mes yeux sur ma table de travail et il me contraint à écrire, écrire. »
Dès 1960, Sarah Kofman (Paris, 14 septembre 1934 - 15 octobre 1994) enseigne la philosophie. Survivante de la destruction des juifs d’Europe, elle s’est résolument attachée à l’école et à cette langue non maternelle, le français, qu’elle y a apprise. Au point de l’écrire avec une frappante clarté. En 1970, son premier livre : L'Enfance de l'art, Une interprétation de l'esthétique freudienne, l’impose parmi les plumes de la philosophie française s’affrontant aux penseurs allemands – obstinément pour elle Nietzsche et Freud. Son enseignement se poursuit en Sorbonne et, à la veille de ses soixante ans, elle a publié vingt-trois livres avançant des interprétations aiguës de textes philosophiques, théoriques ou littéraires lorsque, en mai 1994, paraît un court récit dénué de tout commentaire, qui dit son enfance dans la persécution : Rue Ordener, rue Labat. Le 15 octobre suivant elle met fin à ses jours.
« Rue Ordener, rue Labat est l’exposition de l’immense travail souterrain qui accompagne en sourdine ses nombreux ouvrages philosophiques. Le récit est l’espace transitionnel entre le rien du cri et l’ordre de la parole.» (Françoise Collin, 1997)
© Ciné-son GED / Archives Sarah Kofman / IMEC